[Chronique n°3: Audiovisuel] Fullmetal Alchemist

Publié le par Draz & Kronikator

Une fois n'est pas coutume, et Kronikator m'en voit ravi, la chronique d'aujourd'hui est placée sous le signe -non pas des Gémeaux mais- de l'adaptation au petit écran d'une bande dessinée japonaise (appelée plus communément "manga") que j'appréciais beaucoup en mon jeune temps.
Le dessin animé tiré de ce manga fût très attendu en France (grâce à la mise en place d'une bande annonce entre les deux séries qui le précédèrent, *séance nostalgie* je m'en souviens comme si c'était hier, et j'étais tout fou à l'idée de pouvoir enfin voir si ce manga était aussi bien qu'on le disait partout dans la presse) et ouvra la porte à une nouvelle vague d'animé (citons Naruto qui sera diffusé un an plus tard sur Game One -une autre chaîne française- ou One Piece sur NT1). La série fût diffusée dans l'émission Kaz présentée par Yannick Zicot (ex animateur du Level One -un programme de Game One mythique) entre février et mai 2005 sur Canal + et succède donc aux animés de GTO et Noir (qui connurent eux aussi un grand succès).
Mais trève de blabla, Kronikator, à vous la parole! Bonne lecture!
Draz
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Bonjour à tous, aujourd'hui il me prend de me faire les dents sur un manga ou plutôt son adaptation en dessin animé. Alors oui, j'en vois certains venir de loin sur leurs grands chevaux: "Quoi?! Un manga?! C'est nul ces trucs de yeux bridés! etc.", eh bien calmez vos ardeurs de suite car comme pour tout (la cuisine, les romans d'amour ou même le rap -qui est une forme de roman d'amour parfois), tout n'est pas à jeter! Et loin de là car Kronikator a comme tant d'autres fait ses dents, étant petit, sur du mythique comme Dragon Ball Z, Les Chevaliers du Zodiaque ou bien mieux: Nicky Larson! Et si certaines personnes trouvent à y redire qu'elles se renseignent avant de s'exprimer courtoisement.
Ceci étant dit, passons directement à ce qui nous intéresse aujourd'hui, le bien nommé Fullmetal Alchemist ("l'alchimiste d'acier" pour les non anglicans). A l'origine il s'agit bien entendu d'un manga papier, réalisé par la mangaka Hiromu Arakawa au début des années 2000 et qui restera son plus grand succès. Du manga, en 2003 le réalisateur nippon Seiji Mizushima (qui avait dirigé les animés de Shaman King et Mobile Suit Gundam 00) et le studio d'animation Bones pondèrent 51 épisodes qu'ils découpèrent en deux saisons (25 et 26 épisodes) tout en prenant quelques libertés scénaristiques. Ce détail est assez significatif puisque par la suite en 2009 une seconde équipe menée cette fois par le réalisateur Yasuhiro Irie entreprend la réalisation d'un second animée (Fullmetal Alchemist: Brotherhood) suivant la trame du manga originel (que la mangaka acheva cette année) découpé en 64 épisodes (qui suit un découpage différent de la première version) et répondant plus aux attentes des fans du manga réclamant plus de fidélité et moins d'extravagance!
Mais Kronikator n'a, en réalité, que peu à faire avec le manga papier (paru en France aux éditions Kurokawa en 23 tomes -précisons que la série n'est pas terminée et qu'il reste 3 tomes au moins) puisque sa chronique a pour sujet le premier animé paru, le banni et l'infidèle: celui qui lui tient particulièrement à coeur.

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"L'humanité ne peut rien obtenir sans donner quelque chose en retour,
pour chaque chose reçue, il faut en abandonner une autre de même valeur,
en alchimie c'est la loi fondamentale de l'échange équivalent,
à cette époque, nous pensions que c'était la seule et unique vérité au monde,

nous nous trompions mais il a fallu céder quelque chose pour l'apprendre."
Et c'est avec cette courte introduction que commence chaque épisode de l'animé et que nous entrons dans le vif du sujet. Fullmetal Alchemist (l'animé, puisqu'à partir de maintenant il ne sera plus question que de celui-ci) nous conte donc l'histoire et les aventures de deux jeunes frères: Edward (l'ainé) et Alphonse (le cadet) Elric. Ce duo turbulant (qui ne dépasse pas la dizaine d'année pour l'ainé) vivent alors avec leur mère -Trisha Elric- dans le tranquille petit village de Resembool dans l'Est d'Amestris (pays où tout se déroule, découpé en 5 régions: Nord, Sud, Est, Ouest et Centre où se concentre les activités politiques) qui attend en vain le retour de son mari, mystérieux alchimiste de renomée, Hohenheim, parti du jour au lendemain. Celle-ci décédera des suites d'une maladie psychosomatique (une maladie physique bénigne aggravée par l'état mental du sujet) et les deux frères n'ayant plus de parents, seuls, apprirent l'alchimie grâce à la bibliothèque de leur père et tentèrent de ramener leur mère à la vie. Mais ramener un mort à la vie, en alchimie tout comme dans n'importe quel autre domaine est impossible et ici, même proscrit.
Cette transmutation humaine tourne vinaigre car il n'y a d'équivalence qui tienne si l'on veut ramener un mort à la vie et quelques ingrédients n'y feront rien, mais ça, nos deux jeunes apprentis sorciers n'en savent encore rien. C'est donc à leurs dépens qu'ils apprendront que l'alchimie est une science sérieuse et minutieuse et payeront le prix fort pour avoir réalisé "l'impardonnable". Et le prix fort, c'est bien peu de le dire car durant cette opération délicate, Alphonse perdit son corps tout entier et Edward sa jambe gauche (le prix à payer pour braver l'interdit), puis, afin de sauver son frère, Edward lia l'âme de son petit frère à une armure qui traînait non loin de là grâce à une seconde transmutation et en perdit son bras droit (le prix à payer pour une transmutation quand rien n'est offert en retour).
Or durant cette nuit, même s'ils ont commis leur "péché" et n'ont bien entendu pas réussi à ramener leur mère à la vie, les deux frères y ont gagné quelque chose (la loi de l'échange équivalent pardi!): Edward le fait de pouvoir faire de l'alchimie sans cercle de transmutation (très pratique pour la suite) et Alphonse, une certaine forme d'immortalité, car il est une armure vide où réside une âme qui ne peut être tuée physiquement mais qui peut être détruite si l'on modifie son sceau qui le lie à celle-ci.
Dès lors, les frères Elric entreprennent la quête ultime de trouver la Pierre Philosophale, quête sublime menant à un objet plus que prodigieux puisqu'il permet de braver les lois de l'alchimie "classique" (et donc la loi de l'échange équivalent) leur permettant ainsi de récupérer leurs membres sans frais ou contrepartie. Mais cette quête, déjà maintes fois amorcée par bien des alchimistes, recouvre bien des secrets que certains ne voudraient pas voir être découvert et attire toutes les convoitises. 

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Afin de poursuivre au mieux, je vous mets en garde qu'il risque d'être dévoilé plusieurs éléments clés du scénario et ainsi si vous souhaitez regarder un jour cet animé et garder la trame intacte je vous conseille de sauter le paragraphe qui suit, merci de votre compréhension.
/!\ Ce qui suit risque de vous dévoiler quelques éléments clés de l'intrigue /!\
Nous voilà donc sereins. Nous pouvons donc évoquer sans peine les thématiques abordées par l'animé (non loin de la philosophie) qui sont contre toute attente loin d'être si simple et enfantine qu'elles peuvent l'être dans d'autres mangas (c'est peine perdue, je ne donnerai pas de noms!). L'on retrouve plusieurs thèmes qui mènent à la réflexion (pas spontanément si l'on prend l'histoire au pied de la lettre ou si l'on regarde l'animé d'un seul oeil) sur ce qu'est l'homme, dans ce qu'il est de plus grand et de plus misérable face aux autres (cf. les villes opprimées et le peuple Ishbal) et à la nature particulièrement (son ambition à toujours vouloir triompher sur la nature). Le rapport de la religion à l'homme (cf. notamment dans les passages évoquant la cité de Lior) et ses "représentants" (cf. le Père Cornello), la place des sciences dans le coeur des sociétés et des hommes (le besoin perpétuel de rationaliser le naturel et la "Porte de la vérité"), et enfin, beaucoup plus complexe, le thème de la nature humaine (cf. les discussions avec les Homonculus par exemple, ayant un regard pragmatique sur la condition humaine) et l'inégalité des chances face à et dans la nature rendant la loi de l'échange équivalent obsolète (cf. le dialogue avec Dante dans les derniers épisodes).
/!\
Fin des révélations /!\

Penchons nous maintenant sur l'univers dans lequel évolue l'histoire. Si celui-ci est totalement fictif (quelques dates dans le manga évoquent tout de même le XIXe siècle) et sombre, il est intéressant de remarquer que si le background du manga est plutôt médiéval-fantastique (par la présence de "magie" -ou plutôt le développement à ce point de l'alchimie dans ce monde), ce monde a déjà développé grâce aux sciences mécaniques, les armes à feu, les chemins de fer ainsi que les membres mécaniques ("automails" ou méca-greffes dans l'animé). De plus, il me semble important de noter que le contexte géopolitique est assez intéressant. En effet, au fil des épisodes l'on remarque la quasi absence de l'image d'un chef d'état démocratiquement élu ou d'un monarque à la tête de l'état d'Amestris(bien qu'une assemblée parlementaire existe à Central) et cette image manquante est étrangement attribuée au chef des armées (tel un président à la française) qui est appelé dans un des versions de l'animé "Führer" ("guide", "chef" en allemand).
Attachons-nous enfin, avant de rendre l'antenne, aux personnages et au style du manga. En premier lieu les frères Elric: bien que le personnage d'Alphonse (naïf et altruiste) parait plus effacé que son aîné, il a tout autant d'importance que celui-ci dans la trame de l'animé (notamment dans la deuxième partie, sans vous en dire plus), mais c'est bien sûr Edward qui ressortira vainqueur du manga grâce à son impertinence et à sa fougue même s'il peut paraître un peu méprisant voir arrogant (face à ses adversaires par exemple) mais qui malgré son acharnement montrera beaucoup de générosité et de compassion envers son petit frère tout au long de l'aventure. Plusieurs personnages tout aussi variés les uns des autres qu'attachants apparaîtront alors tout au long de leur quête parmi lesquels quelques Maes Hugues, Alex Louis Armstrong, Winry Rockbell ou encore Roy Mustang qui viendront apporter une touche d'humour et de légèreté dans un manga à l'atmosphère assez lourde voir dérangeante parfois.   
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Pour terminer son papier (car toutes les bonnes choses ont une fin), Kronikator ne pouvait omettre de rédiger une petite note sur la bande son magnifique du manga (éditée en trois volets assez rares et onéreux) réalisée par la compositeur Michiru Oshima (originellement compositeur de musique de jeux vidéos) et qui renforce à merveille l'atmosphère déployée dans le manga: un brin de chef d'oeuvre!
Un manga remarquable, drôle, émouvant et captivant à la fois, qui peine à démarrer mais qui une fois parti, prend une ampleur folle et profite de rebondissements dantesques et d'une fin.. une fin..
Kronikator.

Publié dans Ce qui se regarde

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