[Chronique n°2: Audiovisuel] Nerdz

Publié le par Draz & Kronikator

Coincé derrière sa télé, c'est là que Kronikator s'est gavé, il y a quelques temps (plusieurs fois d'ailleurs, à tel point qu'il connait la plupart des répliques sur le bout des griffes), d'une série télé un peu "underground" (puisqu'elle a été réalisé avec assez peu de budget et passait sur une chaîne disponible grâce aux box, il vous l'expliquera ci-dessous) et vous en fait un court aperçu. En espérant que sa chronique vous plaira, je vous dis, à la prochaine!
Draz
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Bonsoir à tous (puisqu'une poussière d'étoile s'est abattue sur nos campagnes à l'heure où j'écris), ce soir c'est série télé! Si Kronikator ne mange pas vraiment de ce pain là (il n'aime que peu ces séries à l'américaine très en vogue depuis le début des années 2000 -except quelques unes), il bénéficie néanmoins d'une "culture" passable en la matière, s'étant plus jeune, nourri de Stargate SG-1, Smallville, FBI, Monk ou autres durant sa période pubère.
Or aujourd'hui, la série qui sera à l'étude est bien différente de celles annoncées précédemment pour deux raisons simples qui sont: 1) sa provenance et je vous le donne en mille, intimement lié à cela, 2) son budget (ah crise quand tu nous tiens)! Ici point de lancement pour futur grand acteur, point de millions de spectateurs engrangeant les euros et point de diffusion tout autour de la planète, notre produit est une production française monsieur! Je l'écrivais donc, série d'origine française avec des acteurs venant de minorités (le Nord Pas de Calais et Buchy en Seine Maritime pour deux d'entre eux), Nerdz (prononcez "neurdze") a été créée en 2007 par un trio de scénaristes célèbres sur le net que sont Monsieur Poulpe, Davy Mourier et Didier Richard, d'ailleurs tous trois acteurs dans la dite série.
Le pitch n'est pas bien compliqué et reprend un scénario "à l'américaine" classique maintes fois revu (celui du huis clos dans un appartement où l'on voit évoluer les relations entre les personnages au fil des épisodes grâce à des caméras et des angles fixes). Mais la principale vertu de la série ne réside pas dans sa trame ni sa réalisation mais plutôt dans l'univers sur lequel elle s'appuie encore très peu abordé alors sur petit écran (l'univers "geek") bien qu'en 2007, l'autre série phare (et outre Atlantique donc bénéficiant de plus de moyens) de cette "vague" est diffusée: il s'agit de The Big Bang Theory.
Petite parenthèse: l'univers geek pour ceux qui l'ignorent est une culture se basant en majorité sur les oeuvres de science-fiction (tel que Star Trek ou Star Wars), les comics et les supers héros (comme Batman, Spiderman ou Superman), le role play (ces jeux tellement étranges vus de l'extérieur, voici un lien vous expliquant en quoi cela consiste) et plus généralement les dessins animés japonais, les mangas ainsi que les jeux vidéos.  

Mais au lieu de broder ainsi brave Kronikator, ne serait-il pas temps d'entrer dans le vif du sujet? Certes, il le faut.
Et si la série Nerdz porte plutôt mal son nom (puisque "nerd" dans le langage geek qui lui correspond signifierait plus génie marginal que poivrot amorphe fan de sucreries vidéo-ludiques), il faut lui reconnaitre qu'elle a pris un énorme risque en se basant sur cet univers assez peu connu du grand public (sa face dévoilée n'étant que ces boutiques mangas un peu exotiques et farce et attrape pour le commun du Français) et l'a fait exploser au grand jour (car la série connait un véritable succès, il faut bien le dire). 

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Nerdz relate les péripéties de Benjamin Nerdzowsky a.k.a. "Darkangel64" dans la vie virtuelle qu'il mène (tellement plus que sa vie "réelle" qu'il se fait appeler "Dark" tout simplement) et de ses trois colocataires: il y a tout d'abord Régis-Robert sortant d'un orphelinat, ayant des parents frère et soeur jumeaux (le résultat laisse à désirer puisque celui-ci semble un peu perturbé mentalement), fan du Club des Cinq, d'Hugo Délire et ex champion de King Of Fighter 95 (un jeu vidéo de combat) et seul véritable ami de Dark; vient ensuite Caroline, étudiante en fac de psycho et assez simple d'esprit, qui se voue corps et âme à sa collection de poupées de porcelaine et qui ne partage pas le même intérêt que Dark pour les jeux vidéos, s'ensuit Jérome, d'origine bretonne, graphiste et maquettiste pour le magazine "Mods et Combats" et vouant un culte au réalisateur Jean Luc Godard et pour finir Dark bien entendu, joueur de jeux vidéos invétéré refusant de sortir (à ce titre là on peut le qualifier de "nolife" -n'ayant pas de vie sociale) et de quitter son peignoire bleu ciel.
La série est alors diffusée sur NoLife (une chaine du câble français diffusée par l'ADSL consacrée aux jeux vidéos et à la J-POP et J-ROCK -comprenez Japan Pop et Japan Rock- n'ayant que peu de moyens pour se financer) et suscite alors une forte popularité auprès du public concerné. Après une première saison de 15 épisodes (d'environ 5 minutes) et plusieurs guests intéressants (Tom Novembre -chanteur/acteur français- et Marc "Marcus" Lacombe -ex animateur de Game One, une autre chaine sur les jeux vidéos), une saison deux est sur les rails alors que la sortie en DVD de la première est en route (chez Kaze), comprenant cette fois 26 épisodes et montrant que la série peut être inventive sans pour autant bénéficier d'un gros financement. En 2009, du changement avec pour cause l'investissement dans le rachat partiel du capital de Nolife (ayant pour but de sauver la chaine) par la société Ankama (studio à l'origine du MMORPG Dofus, devenue maison d'édition), la série se voit être plus largement soutenue et profite de moyens plus importants pour réaliser une troisième saison de 26 épisodes (qui sortira en dvd chez Ankama elle). Trouvant un public fidèle toujours plus nombreux la série continue et une nouvelle saison devrait arriver à la rentrée 2010 (le tournage est en cours durant ces vacances d'ailleurs) et est à l'origine de la reconnaissance et la popularité sur le monde de la toile de leurs acteurs principaux et projets annexes (cf. le collectif Une case en moins, la web-émission J'irai loler sur vos tombes, le groupe de "musique" Les rois de la Suède, etc) notamment grâce à sa mise en ligne peu de temps après sa diffusion et ce, gratuitement. 
   
Mais alors, comment expliquer ce succès saisissant?Eh bien, il y a tout d'abord l'univers que reprend la série, elle cible son public parfaitement avec sa diffusion sur la chaine Nolife et en parallèle sa mise en ligne sur internet (l'on y accède par le blog de la série ou plus tard de son éditeur) et se moque assez légèrement de ses spectateurs en caricaturant le geek (notamment dans l'épisode 20 de la seconde saison: Des geeks dans la brume) et en le montrant impuissant face au monde social qui l'entoure. Et outre son aspect humoristique exubérant, la série est simple d'accès puisque les subtilités, références et clins d'oeil sont assez "grand public" (ex: Star Wars dont tout le monde a au moins vu un film).
En plus de son univers, Nerdz développe ses personnages atypiques dont le fer de lance restera Régis-Robert, à l'origine de bien des répliques cultes usuelles dans le milieu geek dorénavant. Personnage culte désormais au même titre que Dark dont les rares reproductions de son fameux peignoire sont source de bien des conflits dans le monde.
Enfin, à l'occasion de ses sorties DVD, le quatuor organise très souvent des séances de dédicace et rencontre avec les fans un peu partout en France.

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/!\ Attention, ce qui suit dévoile des moments clés de l'intrigue /!\
"Dagobert est un chien."

/!\ Attention, fin des révélations. /!\

http://genma.free.fr/Dossiers/Nerdz/GrandeTaille/Boite_avant.jpegDonc pour finir cette chronique qui tire en longueur, Nerdz en résumé, est une série, une bonne et très bonne série qui change de l'ordinaire Friends, de l'agaçant Docteur House ou de l'honteuse autre série Made In France: Plus belle la vie. Un vent frais qui souffle depuis 2007 sur la France et sa télévision en appauvrissement permanent et qui sévit depuis trois saisons déjà et bientôt quatre. Kronikator ne peut donc que souhaiter que tout cela ne s'arrête pas en si bon chemin. A la prochaine voyageur!
Kronikator

Publié dans Ce qui se regarde

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